Joël Maillard

Quitter la Terre

théatre / 1h20

07 – 24 July / 11h55

relâche 11 et 18 juillet

Un couple de conférenciers derrière une table. Sur la table, un carton. Dans le carton, des documents concernant un « nouveau départ ». Extrapolant leur contenu, se laissant happer par la fiction, le duo se lance dans l’exposé d’un ambitieux projet de sauvetage de l’humanité et de la biodiversité, via l’envoi de milliers de nos congénères dans l’espace. À quoi ressemble la station ? Comment s’organise la vie dans ce lieu sans intimité, où carnets et crayons sont les seuls objets à disposition ? Entre futurologie loufoque et auscultation bien sentie de notre monde en sursis, Quitter la Terre nous détache du réel pour mieux nous y ancrer. Par réflexivité, il nous rappelle aux défis qu’il nous appartient de relever, à la cohabitation qu’exige tout avenir durable. Sans que rien ne soit asséné. Par la grâce d’un humour grave, jamais appuyé.

avec Joëlle Fontannaz, Joël Maillard
conception Joëlle Fontannaz, Joël Maillard
texte et mise en scène Joël Maillard
avis sur tout Tiphanie Bovay-Klameth
lumière et direction technique Dominique Dardant
régie lumière Matthieu Lecompte
son Jérémie Conne
régie son et vidéo Clive Jenkins
maquettes et dessins Christian Bovey
création vidéo Daniel Cousido
musique, instrument et mode d’emploi Louis Jucker
synthèse 12-bits Skander Mensi (arc-en-ciel électronique)
construction Yves Besson
outil vidéo Michael Egger
conseils costumes Tania D’Ambrogio
production, administration et communication Jeanne Quattropani
diffusion Delphine Prouteau / Infilignes

production Cie SNAUT
coproduction Arsenic – Centre d’art scénique contemporain – Lausanne, FATP – Fédération d’Associations de Théâtre Populaire
soutiens Ville de Lausanne, Canton de Vaud, Loterie Romande, CORODIS – Commission romande de di usion des spectacles, Pour-cent culturel Migros, Pro Helvetia – Fondation pour la Culture, Fondation Ernst Göhner, Fondation Suisse des Artistes Interprètes, Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature, Fonds d’encouragement à l’emploi des intermittents genevois – FEEIG

biography

Ne plus rien dire. Ainsi s’intitulait l’une des précédentes créations de Joël Maillard. Un titre paradoxal et un brin farceur : des choses à dire, cet auteur en a assurément. Sur nos errances personnelles comme sur les dérives de notre société d’accumulation, où fleurissent les injonctions à la réussite plutôt que les réflexions sur la façon dont nous, en tant qu’espèce, allons bien pouvoir durer. Depuis quelques années, ses textes sont hantés par la disparition de l’individu et de l’humanité. Un évident désenchantement les traverse, doublé d’une implacable lucidité. Aucun nihilisme pourtant. En plus d’être dramaturge, Joël Maillard est acteur et metteur en scène. Homme de théâtre, il croit au pouvoir de la représentation. S’il porte ses inquiétudes sur la scène, c’est pour mieux les partager avec d’autres. Tenter de faire germer quelque chose. En ne se privant jamais de recourir au meilleur des engrais : l’humour, dont il est convaincu de l’absolue nécessité. Ça tombe bien, le sien – noir, tendre et fantasque – est particulièrement opérant. Pour Joël Maillard, l’heure n’est donc pas encore venue de se taire. Encore moins de ne plus rien faire.