Dorian Rossel

Deux blocs noirs, deux comédiens, deux craies : il n’en faut pas plus pour conter l’amitié insolite entre un petit garçon, sa voisine et un passereau. À contre-courant de nos temps tonitruants, L’Oiseau migrateur fait le pari de la simplicité pour mieux inviter l’imaginaire à se déployer. L’histoire se raconte d’abord en silence, au moyen de dessins à la ligne épurée, réalisés en direct et bientôt effacés. Puis viennent les mots, délivrant la fable par bribes, jouant de la chronologie et du point de vue. Fragile tel un brin de laine, le fil de la narration se fait parfois ténu, mais jamais ne se rompt. Car la capacité des enfants à construire leur propres scénarii est infinie. Tout comme leur faculté à s’émerveiller de peu : un sac plastique qui s’envole, une éponge qui se fait marais. Un presque rien qui a tout d’un essentiel à cultiver.