On dit qu’une étoile commence à mourir lorsque, ayant épuisé ses réserves d’hydrogène, elle quitte son état d’équilibre. Débute une longue phase de dégénérescence qui mènera, selon la taille de l’astre, à l’effondrement de son cœur voire à sa violente explosion.
Pour cette création, la chorégraphe franco-suisse associe le phénomène astrophysique des pulsars au souvenir sonore tragique de l’explosion du cœur de son père. En traduisant les principes de rotation, de gravité, de périodicité, L’œil nu met en jeu six danseur·se·s et transformera le cloître du cimetière de la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon en véritable terrain d’observation.
Face à un corps (stellaire, physique, collectif) qui dégénère, que perçoit-on réellement ? Plus qu’un travail de reconstitution d’un évènement autobiographique, Maud Blandel joue des changements d’échelles, déjoue le tragique et met en images les (dys)fonctionnements de la mémoire : ses persistances, ses boucles autant que ses trous, ses zones d’ombre et autres inventions.
Francis Cossu pour la 77è édition du Festival d’Avignon